L’environnement : un programme transversal et incontournable
Les actions de développement local, pour être efficaces et pertinentes, doivent intégrer la dimension environnementale, levier du développement durable. Notre association a pris conscience de cette nécessité et s’emploie à accompagner les communautés et les acteurs locaux dans la conception, l’élaboration, la mise en oeuvre et le suivi-évaluation des projets environnementaux dans un contexte marqué par une explosion démographique galopante et une forte pression anthropique sur les ressources naturelles (eau, flore et faune, terres).
Les projets
Education à l’environnement : Informer, sensibiliser, former et agir dans le respect des valeurs, priorités et systèmes de connaissance locaux pour prévenir les problèmes environnementaux futurs.
L’objectif de ce projet « permanent » de l’association est d’amener les populations locales à prendre conscience des problèmes environnementaux actuels et futurs et des les aider dans l’acquisition des connaissances et des compétences susceptibles de les impliquer davantage dans la recherche des solutions.
Notre stratégie repose sur trois piliers :
- le respect des valeurs, priorités et systèmes de connaissance locaux ;
- le développement des partenariats locaux (mairies, associations, groupements villageois, leaders d’opinion) et internationaux pour la prise en compte des intérêts de chaque acteur et l’échange de bonnes pratiques et le développement de nouveaux outils ;
- l’implication effective des communautés locales afin de tenir compte de leurs attentes et besoins réels.
L’éducation à l’environnement est prioritairement destinée :
- aux écoliers, élèves et lycéens, dans le cadre d’un partenariat avec les établissements scolaires ;
- aux agriculteurs pour les accompagner dans la compréhension des enjeux environnementaux en vue d’une exploitation responsable et durable des ressources naturelles ;
- aux entrepreneurs locaux pour une prise de conscience accrue sur l’existence et l’importance de l’interdépendance des questions économiques, sociales et écologiques dans leurs régions, à l’échelle nationale et internationale.
Agroforesterie, reforestation : concilier développement des activités agricoles et économiques et préservation de l’environnement
Comment assurer l’autosuffisance alimentaire des communautés rurales, diversifier et accroître leurs revenus par le développement des activités agricoles tout en préservant l’environnement ? C’est à cette question que tente de répondre le projet d’agroforesterie conduit par Actions & Développement en partenariat avec Projet Plus Actions.
Le projet consiste à intégrer l’arboriculture dans les champs cultivés par les paysans afin de préserver à la fois l’environnement et les moyens de subsistance des producteurs. L’agroforesterie offre de nombreux avantages pour les agriculteurs et pour l’environnement. Au nombre de ceux-ci, on peut citer :
- la préservation de la fertilité des sols et de la biodiversité ;
- une utilisation optimale des ressources en eau, ;
- la prévention de l’érosion ;
- une plus grande disponibilité des ressources, notamment les produits alimentaires (vivriers, fruits, légumes), le bois d’oeuvre et de service, les produits de la pharmacopée, les produits mellifères, le fourrage, etc.
- une meilleure résistance des écosystèmes, à la sécheresse et aux menaces diverses sur la production agricole (maladies, insectes…) ;
- une amélioration des revenus des producteurs.
Impacts :
Démarré en 2009 dans le village de Firihoun dans le cadre de notre collaboration avec Projets Plus Actions et ses partenaires, le projet s’est étendu à d’autres villages et enregistre aujourd’hui des résultats très encourageants :
- 115 bénéficiaires (agriculteurs, petits entrepreneurs locaux, centres de santé, groupements villageois) ;
- plus de 30 000 arbres plantés ;
- une meilleure collaboration entre les groupes ethniques (peuls éleveurs et agriculteurs) ;
- une forte implication des femmes dans l’aménagement des périmètres.
Le projet se poursuit et ambitionne de faire un essaimage dans la région au profit des communautés rurales et périurbaines. Il est prévu la plantation de 25 000 arbres en 2013.
Préservation, conservation et valorisation de la flore locale : aménagement et gestion d’un jardin écologique
Contexte et justification du projet
Le projet est mis en oeuvre à Sépounga, à une dizaine de km de Tanguiéta Centre, dans le département de l’Atacora. Celui-ci est situé à l’extrême nord-ouest du pays, à environ 600 km de Cotonou. Son climat est de type soudano-sahélien, avec une saison pluvieuse de juin à septembre, et une saison sèche s’étendant sur sept mois environ; la pluviométrie varie entre 800 mm et 1100 mm. La densité de population du département est relativement faible (à l’image de l’Alibori ou du Borgou, au Nord Est du pays), et de nombreux espaces demeurent encore relativement préservés.
Les modes de gestion économiques des ressources naturelles constituent un frein à la protection de l’environnement. En effet, les principales sources de revenus de la population du département sont l’agriculture (coton, sorgho, maïs, riz et tubercules) et l’élevage familial. Les pratiques culturales, dominées par l’agriculture itinérante sur brûlis, appauvrissent les sols et nuisent aux écosystèmes déjà fragilisés. Le pâturage extensif du bétail (ovin et bovin) abîme les sols et détruit la petite flore. Les femmes, bien souvent exclues de l’accès à la terre, recentrent leurs activités vers la coupe de bois afin d’en faire du charbon.
L’ensemble de ces modes d’exploitation des ressources détruit le couvert végétal, et à long terme, fragilise l’écosystème et compromet le développement durable.
En outre, les représentations socioculturelles ne sont pas toujours favorables à la protection de l’environnement: l’espace est ainsi divisé en différentes entités: l’espace sacré, l’espace domestique/cultivé, et l’espace commun (ou « brousse »). Ce dernier, considéré comme la propriété de toute la collectivité, peut être parfois sujet à une exploitation abusive. De manière générale, la protection de l’environnement n’apparait pas comme une préoccupation de la population, quelles que soient les catégories d’âge considérées.
Dans ce contexte, le Parc national de la Pendjari, créé en 1961 et couvrant une superficie de près de 275 000 ha, constitue un lieu privilégié pour la protection de la faune et de la flore de l’Atacora et du pays. Néanmoins, les populations riveraines ne sont pas encore suffisamment sensibilisées aux problématiques environnementales, et, comme tous les autres départements du pays, l’Atacora est en proie au phénomène de la désertification, notamment face aux diverses pressions anthropiques.
Le projet vise à apporter, dans une logique de complémentarité avec l’existence de la Réserve de Biosphère de la Pendjari, une réponse adéquate à ces problématiques environnementales. Le jardin écologique naturel de Sépounga couvre une superficie de 12 hectares. C’est un site d’échanges et d’apprentissage pour jeunes et adultes destiné à la réduction des pressions anthropiques sur les ressources naturelles de l’Atacora et à la protection de sa biodiversité. La situation économique des populations impose de trouver des solutions alliant la production de richesses à la protection de l’environnement, en somme, des solutions gagnant-gagnant. Le ciblage des jeunes nécessite une pédagogie ludique et efficace qui permette aux enfants et aux adolescents de diffuser auprès de leurs familles les enseignements tirés des cours de sensibilisation.
La philosophie du projet est donc double : elle vise d’abord à la protection et la promotion de la biodiversité de l’Atacora par le biais de transfert de connaissances et de compétences ; elle porte ensuite sur l’exploitation durable et responsable de cette biodiversité.
Objectif général du projet :
Contribuer à la préservation et la promotion de la biodiversité du département de l’Atacora.
Objectif spécifique:
- Assurer la conservation, le développement et la promotion des espèces menacées à valeur socioéconomique ;
Renforcer les capacités des communautés locales dans la connaissance et l’exploitation