Le Bénin a toujours soutenu les résolutions et accords internationaux et a ratifié les conventions relatives à l’égalité entre l’homme et la femme. Au plan national, plusieurs textes confirment cet engagement de l’Etat en faveur de la promotion du genre. Par exemple, l’article 26 de la constitution du 11 décembre 1990 dispose : «l’Etat assure à tous l’égalité devant la loi sans distinction, d’origine, de race, de sexe, de religion, d’opinion politique ou de position sociale. L’homme et la femme sont égaux en droit… ». Des efforts ont été également faits par l’Etat béninois pour favoriser la réalisation de cette égalité. En termes de stratégie nationale de promotion du genre, plusieurs politiques et déclarations ont été adoptées. Il s’agit, entre autres, de :
la Politique de Promotion de la Femme dans le Secteur Agricole et Rural du Bénin (2001) ;
la politique de micro crédit aux plus pauvres qui a fait l’objet du décret N° 2006—086 du 08 mars 2006 ;
la Politique de l’Education et de la Formation des Filles (2007) ;
la Déclaration de Politique Nationale d’Alphabétisation et d’Education des Adultes (2007).
la Politique Nationale de Promotion du Genre (PNPG, 2009) pour corriger les déséquilibres des rapports de genre.
En dépit de ces efforts, les rapports hommes/femmes sont encore largement en défaveur des femmes. Par exemple, dans la commune de Tanguiéta les filles et les femmes :
ont plus d’enfants que la moyenne nationale (6,91 contre 5,54)
sont mariées plus jeunes (17,8 contre 19,9 ans au niveau national)
sont moins nombreuses à être scolarisées (31,4% contre 51,1% en moyenne)
sont plus touchées par les mutilations génitales (en dépit du vote et de la ratification de la Loi N° 2003-03 portant répression de la pratique des mutilations génitales féminines en République du Bénin, l’excision est encore pratiquée clandestinement dans certaines localités de la commune)
sont plus concernées par l’analphabétisme (7,6% de femmes alphabétisées contre 21,9% au niveau national).
De ce fait, elles sont peu nombreuses à occuper un statut socio-économique élevé. Elles sont par contre surreprésentées dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage, de l’artisanat (le tricotage, le tissage, la couture, la coiffure et la poterie), de la transformation des produits agricoles et du petit commerce local).
Cette persistance des inégalités liées au genre vient aggraver la situation de l’accès des femmes aux services sociaux de base et aux opportunités économiques et contribue à entretenir le cercle vicieux de la pauvreté. Pour les femmes, cela se traduit concrètement par leur :
l’incapacité à rentabiliser les activités génératrices de revenus qu’elles mènent en raison de leur faible connaissance de la gestion (calcul des coûts de production et des bénéfices, fixation des prix de revient et des bénéfices…) ;
la faible connaissance de leurs droits et leur incapacité à les défendre ;
la faible participation au processus de prise de décision en matière d’éducation (scolarisation des filles), de santé (planning familial, lutte contre les infections sexuellement transmissibles et le SIDA), de respect de certaines traditions avilissantes (excision et autres mutilations génitales, mariages forcés…), de gouvernance locale (participation aux instances politiques à l’échelle des villages et de la commune), etc.
la difficulté à comprendre et à intégrer des approches et des concepts nouveaux susceptibles d’améliorer leurs conditions de vie (adoption des méthodes culturales respectueuses de l’environnement, diversification de la production, gestion des ressources en eau dans un contexte de rareté, développement de l’artisanat local, etc.).
Pour lutter contre ces inégalités, nous menons des activités de routine et nous appuyons les femmes dans la conception, l’élaboration, la mise en oeuvre et le suivi-évaluation des projets.
Activités de routine
Nos actions en faveur de la promotion des droits des femmes sont principalement :
- le lobbying et le plaidoyer pour l’implication des femmes dans les instances politiques et de prise de décisions locales (comités de gestion de l’eau, comités de gestion des centres de santé, associations des parents d’élèves, conseils communaux et d’arrondissement..) ;
- la vulgarisation des dispositions du Code des personnes et de la famille (loi n° 2002 portant code des personnes et de la famille) à travers des animations dans les villages et quartiers de ville, la projection de films documentaires ;
- l’appui à la constitution et à la gestion administrative, financière et technique des groupements de femmes pour la création et le développement des activités génératrices de revenus (agriculture familiale, petit élevage, transformation des produits agricoles, exploitation durable des ressources naturelles – karité, néré, bois -, fabrication du savon, etc.) ;
- l’animation des séances de sensibilisation et de formation sur les méthodes contraceptives et le planning familial, notamment dans les collèges et lycées et dans certaines contrées excentrées ;
- l’insertion des jeunes filles dans les structures locales ;
- les séances de sensibilisation contre les pratiques coutumières dégradantes (excisions, mariages forcés et précoces, lévirat, placement des jeunes filles, etc.).
Projets
Les principaux projets portés par l’association pour promouvoir les droits des femmes et améliorer leurs conditions de vie sont les suivants :
- Construction et équipement d’un centre d’alphabétisation et d’autopromotion des femmes (Tanguiéta).
Objectif général du projet :
Contribuer à l’autonomisation des femmes non scolarisées et déscolarisées précoces de Tanguiéta à travers des activités d’alphabétisation et de formation.
Objectifs spécifiques :
- Réduire le taux d’analphabétisme des femmes dans la commune de Tanguiéta ;
- Accroître les capacités techniques des femmes dans la gestion et le développement des activités génératrices de revenus.
Nous sommes à la recherche de financement pour démarrer ce projet qui bénéficie déjà du soutien de l’ONG Planète Urgence et des associations Solidarité Enfants Atakora, Talents et Partage. Si vous souhaitez nous soutenir ou obtenir des informations complémentaires sur ce projet, merci de nous contacter.
- Construction d’un centre d’échanges et de lutte contre les violences faites aux femmes (Anandana, commune de Copargo)
Objectif général du projet :
Contribuer à l’autonomisation des femmes non scolarisées et déscolarisées précoces de Tanguiéta à travers des activités d’alphabétisation et de formation.
Objectifs spécifiques :
Réduire le taux d’analphabétisme des femmes dans la commune de Tanguiéta ;
Accroître les capacités techniques des femmes dans la gestion et le développement des activités génératrices de revenus.
Nous sommes à la recherche de financement pour démarrer ce projet qui bénéficie déjà du soutien de la Maison de la Société Civile. Si vous souhaitez nous soutenir ou obtenir des informations complémentaires sur ce projet, merci de nous contacter.
- Appui au groupement des femmes de Tchaéta pour la fabrication du savon à base du beurre de karité (commune de Tanguiéta)
Objectif général du projet
Améliorer les revenus des membres du groupement des femmes de Tchaéta à travers le développement de la production du savon à base de beurre de karité.
Objectifs spécifiques
- Renforcer les capacités techniques des membres du groupement
- Appuyer le groupement dans la commercialisation du savon
- Renforcer les capacités des membres du groupement sur le plan organisationnel et dans le domaine de la gestion administrative, financière et comptable
- Amélioration des revenus des femmes de Firihoun par le développement des activités maraîchères (Commune de Matéri)
Objectif général du projet
Améliorer les revenus et les conditions de vie des femmes de Firihoun par la mise la mise en œuvre d’activités alternatives à l’exploitation abusive des ressources naturelles.
Objectifs spécifiques du projet
- Développer la production et la commercialisation des produits maraîchers comme activité alternative à la coupe du bois et à la production du charbon ;
- Favoriser l’appropriation des techniques innovantes de production et de valorisation des produits maraîchers locaux ;
- Réduire les pertes d’énergie et de temps liées à l’utilisation de méthodes de production traditionnelles (ceci contribuera à réduire le travail des enfants et en particulier des filles, en soutien de l’activité de leur mère et contribuera ainsi à une amélioration du taux de scolarisation).
- Appui au groupement des femmes de Tchanwassaga pour la valorisation des filières non ligneuses comme le karité (commune de Tanguiéta)
Objectif général du projet :
Contribuer à l’augmentation des revenus des ménages à travers une gestion rationnelle et durable des ressources naturelles.
Objectifs spécifiques :
- Valoriser les filières locales pour la préservation de la biodiversité;
- Valoriser les espèces locales, notamment du karité, pour l’amélioration du niveau de vie des populations concernées.